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Le temps des mécènes

La ville du duc Jean de Berry et de Charles VII

Jean de France (frère de Charles V), qui a reçu les provinces de Berry et d'Auvergne en apanage, fait de Bourges sa capitale dans une France dévastée par la Guerre de Cent Ans.
Le mécénat fastueux de Jean de Berry a développé à Bourges un des foyers artistiques et culturels les plus importants de son temps. A partir de 1370, les frères Dammartin, architectes du Louvre, construisent sur l'ancien rempart de Bourges, le palais ducal et la Sainte-Chapelle.
Des sculpteurs, peintres, verriers, venus pour la plupart des Flandres, les décorent somptueusement à l'image de ce que laissent entrevoir les célèbres miniatures des"Très Riches Heures" et les oeuvres (sculptures et vitraux) conservées dans la cathédrale Saint-Etienne. Le "grand Housteau" (rose de la façade occidentale) marque aussi l'époque de Jean de Berry.
Les structures administratives laissées en héritage par le duc Jean permettent à Charles VII d'installer à Bourges la capitale de son petit royaume après son accession au trône en 1422. Avec l'aide financière de Jacques Coeur, de la ville et de l'Eglise de Bourges, Charles VII y prépare la reconquête du pays.

Le Mécénat de Jacques Coeur

Un fils de marchand pelletier né à Bourges vers 1400 connaît une ascension sociale fulgurante : Jacques Coeur, anobli par Charles VII dont il était l'Argentier, bâtisseur d'un empire commercial et maritime, protégé du pape Nicolas V, a laissé à la ville et à la cathédrale de grands exemples de son mécénat, dans la lignée des chantiers précédents. Son hôtel est bâti entre 1443 et 1450 sur le rempart gallo-romain comme la plupart des édifices de prestige à Bourges.
Jacques Cœur ne profita pas longtemps de sa maison, puisqu’il est arrêté en juillet 1451.

L'Incendie de la Madeleine et la reconstruction de la ville

En 1487, Bourges est une "grande" ville d'au moins 15 000 habitants malgré épidémies de peste et disettes ; Louis XI l'a dotée d'une Université et de deux foires par an.
Les "ouvroirs" des marchands s'alignent dans les rues proches de l'ancienne enceinte, les artisans sont regroupés par quartiers dans la ville basse. Dans la "cité" (la ville haute), les demeures aristocratiques et bourgeoises, celles du haut clergé et des artistes se répartissent l'espace.
Mais le plus violent des incendies de l'histoire de Bourges, "le grand feu de la Madeleine" du 22 juillet 1487, détruit plus d'un tiers de la ville et contribue fortement au déclin de l'économie berruyère.
L'église Sainte-Croix, les quartiers Saint-Ambroix et Saint-Bonnet, la place Gordaine, et la superficie correspondant aux actuelles rues Mirebeau, Edouard-Branly, Edouard-Vaillant, Coursarlon, Joyeuse, et Bourbonnoux (dans le bas de la rue).. constituent la zone sinistrée. Ce sont alors les quartiers les plus peuplés et les plus denses en commerces et artisanat.
La reconstruction des maisons en pan de bois se fait rapidement sans modifier l'ancien parcellaire en lanières étroites. Ces maisons de Bourges, telles qu'on peut les voir encore aujourd'hui, sont caractérisées par des encorbellements réduits (sur poteau élargi pour la plupart) et des colombages en croix de Saint-André.
Choux frisés et pinacles sont les motifs les plus fréquents du décor sculpté, toujours gothique.
La disposition et la fonction des pièces, distribuées par un long couloir latéral et un escalier en vis, restent à peu près constantes au cours des siècles .

De l'hôtel des Echevins à l'hôtel Cujas

Un hôtel de ville pour les échevins
Le tissu urbain sera davantage affecté par les constructions d'hôtels ; l'étendue de ces demeures pourvues de cours et jardins nécessite le regroupement de plusieurs parcelles, phénomène qui s'accentuera tout au long des XVIe et XVIIe siècles. C'est ainsi que la "municipalité" représentée par quatre échevins élus et anoblis, se dote en 1489 d'un hôtel de prestige dans un style encore gothique flamboyant qui s'inspire de l'hôtel Jacques Coeur.

Les demeures de la Renaissance
Les frères Lallemant, de riches notables amateurs d'art, font construire un vaste hôtel dont l'ornementation sculptée introduit pour la première fois des éléments de la Renaissance italienne.
Quelques années plus tard, vers 1515, un marchand italien, Durand Salvi, fait bâtir une belle demeure en brique et pierre, habitée ensuite par le juriste Cujas, qui lui donnera son nom.

L'Eglise de Bourges face à la Réforme et à l'Université
Le début du XVIe siècle est marqué par la reconstruction de nombreuses églises telle Saint-Bonnet, la fondation de nouveaux couvents comme l'Annonciade ; un Hôtel-Dieu est édifié vers la porte Saint-Sulpice (actuelle rue Gambon) et la tour nord de la cathédrale est rebâtie après son effondrement en 1506.
Mais dans le m me temps, les idées nouvelles de la Réforme se propagent, notamment au sein de l'Université de droit où Calvin vient étudier vers 1531.
La soeur de François 1er, Marguerite d'Angoulême, duchesse de Berry, avait soutenu des professeurs renommés comme le milanais Alciat ; Marguerite de Valois, qui lui succède, se montre tolérante envers les humanistes favorables à la Réforme.
La violence des guerres de religion atteint Bourges en 1562 : la plupart des édifices religieux subissent de graves déprédations lorsque la ville est aux mains des protestants ; l'exil qui frappe ensuite la communauté protestante, fait perdre à la ville, déjà en déclin, une bonne part de son élite bourgeoise et intellectuelle.

La capitale provinciale




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